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Four à pain romain en argile

7 février 2009

Remerciements

Merci à Nicolas Moussu, à Daniel Richard, à Dominique Quentin, aux Québecquois et à tous les constructeurs de fours en argile qui m'ont éclairé de leurs conseils et en particulier ceux du forum "aux-fours-a-pain.aceboard.fr".

Merci à tous ceux qui sont venus participer à cette grande et belle œuvre collective qu'a été la construction de mon four :

Noël et Nanou qui m’ont donné le petit coup de pouce financier du départ, Aude, Anne, Benjamin, Christian, Clément, Fanny, Gilles, Jean-Pierre, Maël, Robert (mon Papa), Stéphane & Michelle.

Merci à Pierre Veysseix, directeur de la Briqueterie Pouligny (commune de Chéniers en Creuse) qui m’a généreusement offert toute la terre à briques dont j’ai eu besoin pour la construction de mon four.

Enfin, un grand merci à Jean-Charles qui m'a montré l'exemple et a soutenu mes premiers pas dans la laborieuse constitution de ce blog.

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5 février 2009

Liens

Nicolas Moussu:

Nicolas a construit un magnifique petit four en terre, transportable pour, je crois, une manifestation pour la décroissance

http://www.onpeutlefaire.com/ilslontfait/ilof-four-a-pain-en-terre-crue.php

http://www.decroissance.info/IMG/pdf/Four_a_pain_en_terre_crue.pdf

Un article a été réservé au four de Nicolas dans la revue "La Maison Ecologique"


Daniel Richard:

Il y a l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours et puis… il y a celui qui a vraiment vu l’ours ! C’est lui !

Daniel m’a généreusement expliqué sa méthode de construction "en quartiers d’orange" avec un mélange de terre+chamotte+ciment fondu; Son site est un modèle de concision didactique. C'est clair comme de l'eau de roche!! On comprend tout et sans bavardages avec une remarquable série de photographies :

http://fourquartdor.canalblog.com


Le blog de mg97:

Et... un autre four à pain en terre crue construit avec la méthode des quartiers d'orange!!! Un de plus!!! C'est à Cayenne en Guyane. Construction au printemps 2008. Un blog dont je vous recommande chaudement la visite!!!!!

mg97 annonce dans un de ses messages qu'il a trouvé sur Internet de nombreux exemples de fours construits de cette façon et que l'origine en serait québecquoise.

Un blog magnifiquement documenté (textes, dessins des plans, photos, détails techniques, mélanges)

http://web.mac.com/mg973


Un lien vers un très intéressant projet de four communal, social et pédagogique dans le Luberon:

http://fourapainlub.canalblog.com


Un très joli four petit four en terre construit en extérieur:

http://fourpain-terrecrue-.over-blog.com/


Un site très intéressant sur le pain, la gourmandise...

et une foule liens vers des sites de boulangers, cuisiniers, constructeurs de fours, etc.

http://www.cfaitmaison.com/pain/liens.html


Forum des « Constructeurs de fours à pain »:

Constructeurs mais aussi restaurateurs, inventeurs de fours à pain et à pizzas, boulangers, pâtissiers, cuisiniers et amoureux du jardin, des bonnes recettes et du bel Art-de-vivre.

http://aux-fours-a-pain.aceboard.fr

Un autre lien vers un autre très joli petit four en terre, mobile, très inspiré par les idées de Nicolas Moussu:
http://jmp69.free.fr/four/index.php

et le lien vers un site associé au précédent où vous trouverez un très intéressant dialogue de questions/réponses accompagné d'une foule de liens vers d'autres sites de fours à pain.

http://enfourner.free.fr/jeanmarie.php


Et un autre très joli petit four en terre construit à 4 en 4 jours en mars 2010:

http://minifourapain.canalblog.com


Forum des « Bricoleurs et Auto-Constructeurs »

http://www.onpeutlefaire.com


Forum des « Ecolo- et Bio-Consommateurs et Constructeurs »

http://www.eco-bio.info/forum

Ce forum offre une foule de sujets et d’informations fort intéressant(e)s !!!


Association « Eau Vivante »

http://eauvivante.net/

http://eauvivante.free.fr/


Document de synthèse d'une formation à la construction de four à pain
Association Accueil Paysan 22

Contact:
rejane.debroise@accueil-paysan.com
Un excellent document où tout est expliqué avec force détails et photos !!!

3 février 2009

Le four philosopal

Ce texte a été rédigé le 3 février 2009 par une éminente philosophe proche des constructeurs de ce four.

Bel exemple d’entreprise technique à l’aube du XXIème siècle, digne d’être cité, entre autres, dans les textes de philo et dissertations de baccalauréat traitant de la technique et du travail.


1. Conditions de réalisation par ordre d’importance :
   - un fil conducteur tenu par le porteur du projet qui donne son unité à la démarche
   - des savoir-faire et du faire-savoir : des compétences physiques et mentales humaines
   - de l’amitié qui met en synergie les atouts spécifiques des uns et des autres
   - un lieu d’installation et du temps

2. « Sommes-nous des êtres humains ou le devenons-nous ? », question de philosophie.

1er argument : Depuis 7 millions d’années, les différentes espèces de la lignée humaine se caractérisent par 1 critère spécifique : l’utilisation systématique de techniques primitives, rudimentaires qu’elles transmettent aux générations suivantes. Sous l’effet de ce mode d’activités, des modifications s’instaurent dans les habitudes de vie des premières espèces humaines : la pensée s’élabore avec la nécessité d’un langage qui communique plus d’informations. Les hommes sont en train de s’hominiser, lentement, gardant ce qui leur est avantageux.

2ème argument : L’évolution humaine continue, liant les sciences, dès leur apparition, et les techniques : la technologie. Les outils et la transmission des connaissances s’intensifient ; l’informatique y joue un rôle de premier plan à la fin du XXème siècle. Le four à pain construit à Mailletard s’inscrit dans cette démarche générale historique humaine, qu’on le pense ou non, qu’on le veuille ou non. Les côtés curieux, investigateurs s’allient aux qualités humaines de persévérance, de solidarité, d’échanges des savoirs et des savoirs-faire.

3ème argument : La nécessité de vivre et de satisfaire les besoins indispensables à la vie se double du désir de réaliser ce qui plaît. Le plaisir de faire et de penser ce que l’on fait satisfait la double essence humaine du corps et de l’esprit. Ceci est de plus en plus vrai et réalisable avec le dépassement tout relatif de ce que Hegel appelle « le règne de la nécessité » dans lequel l’homme n’est qu’un jouet subissant les conditions de la nature.

Mais, « Là où naît le plaisir, le déplaisir n’est pas loin » constatait déjà Socrate, à l’occasion de situations vécues. La construction sur la durée d’un objet technique complexe, et le four à pain en est un bel exemple, ne se déroule pas sans difficultés. La ténacité, la pugnacité, l’amitié sont les qualités psychologiques qui consolident le projet pour le mener à son terme.

Conclusion : Le four à pain de Mailletard, testé et validé par l’obtention de multiples fournées de pains de qualité, auquel j’ai eu le privilège de goûter, matérialise cette convergence de facteurs positifs individuels et qui sont en même temps l’atavisme de la lignée humaine, l’homo faber. Bravo à tous, et ils sont plus nombreux qu’on le croit…. !

1 février 2009

Terminologie

Terminologie de la construction des fours

 

Alsacien : Les fours alsaciens sont des fours assez légers, transportables où le feu est fait dans un foyer placé au-dessous de la chambre de cuisson… mais je n’en ai jamais vu et je n’en sais pas plus.


Argile : Rappel : Argile est un mot du genre féminin ! Moi, j'aime bien le fait que Argile comme Terre soit du féminin, et nous rappelle l'adoration de nos très lointains ancêtres pour la Déesse Terre-Mère. Un constat : Les Français sont en général fâchés avec le genre des noms communs de leur langue maternelle... surtout les mots commençant par une voyelle : Ceux qui commencent par un "A", en particulier, se retrouvent assez systématiquement mis au féminin : "L'alcool, elle s'enflamme facilement", "Oh ! L'argent, elle pû d'valeur et pis l'avenir, hé bin, elle est pas belle !", "L'air, elle passe sous la porte", "Avant, j'avais une harmonica, mais maintenant j'ai une accordéon", "L'ail, quand al'est trop cuite, a' perd son goût !!!", etc. Argile, fait exception dans l'autre sens : Normalement fémnin, ce mot se retrouve souvent employé au masculin : "Cet argile est beaucoup trop dur !", "Mon argile, il a été difficile à extraire".

Bien sûr, c'est pas avec des mots qu'on construit un four !!! Et qu'Argile soit un mot féminin ou masculin, la bétonnière, elle, elle s'en fout !!! Mais quand même... Notre belle langue maternelle !!! Essayons de ne pas trop la malmener !!!
   

Autel : Plate-forme de maçonnerie construite devant le four.


Avaloir : Manteau de cheminée devant et au-dessus de la bouche du four


Banal : On parle souvent de « four banal » sans savoir exactement de quoi il retourne. Ce terme « banal » vient de « ban » qui désignait les terres du Seigneur, du Suzerain. Avec le droit de banalité, les habitants des terres du Seigneur étaient obligés d'utiliser les services communs (moulin, four à pain, pressoir) et... de casquer au passage ! Et interdiction formelle d'utiliser des installations personnelles !


Bouche : Ouverture du four par laquelle on y enfourne le bois, le pain, etc.  (Aussi appelée "Gueule")


Brasière : Pierre qui se trouve à l’entrée du four devant la bouche


Cape ou chapeau : Dispositif construit au sommet de la cheminée (sorte de tunnel dans l’axe des vents dominants) et destiné à améliorer le tirage


Cendrier : Cavité dans le trumeau permettant de stocker les cendres.


Chamotte : Sable réfractaire obtenu par cuisson de petites particules d'argile à très haute température.

 

Chauffe directe : Un four est dit à chauffe directe lorsque le feu est fait dans la chambre de cuisson elle-même ou, à tout le moins, si la chambre est traversée par les flammes comme dans le four à gueulard. Un four est dit à chauffe indirecte lorsque les flammes, les gaz et les fumées de combustion passent dans des conduits qui entourent la chambre de combustion et la chauffent à travers ses parois.


Cordon : Murette maçonnée de 20 cm de hauteur environ et qui fait le tour du four et sert d’embase à la voûte


Cul de chapeau : (Voir cul-de-four)


Cul de four : Par opposition à la bouche du four. Voûte en cul de four. Certains auteurs opposent voûte en cul-de-four et voûte en cul de chapeau, la première démarrant au ras de la sole, la seconde au-dessus des sommiers. C’est à la fois la voûte elle-même et la construction contenant le corps du four et qui se trouve, dans les maisons d’habitation et les fermes, soit à l’extérieur de la maison, soit dans la chambre attenante à la cuisine.


Gueulard : Dans les fours à gueulard, inventés au début du 20ème siècle, on ne fait pas le feu dans la chambre de cuisson mais dans un foyer placé au-dessous. L’évacuation des gaz et des fumées se fait quand même à travers la chambre de cuisson qui communique avec le foyer par un lourd coude de fonte orientable pour pouvoir diriger les flammes vers toutes les parties de la chambre de cuisson. Pendant la chauffe, les flammes passant à travers ce coude font un tel boucan que ce coude a tout naturellement reçu le nom de "gueulard". On appelle parfois ce système "Phare Merlet" du nom des des industriels qui l'ont commercialisé. Avant d’enfourner le pain, on retire ce gueulard et on le remplace par une plaque de fonte.

Par ailleurs je commence à me demander, à la lumière de ce que je découvre en ce moment sur les poêles de masse avec leur chambre de postcombustion, si ce gueulard, avec l’effet venturi qu’il provoque, ne transformerait pas, le temps du feu, la chambre de cuisson des pains en chambre de postcombustion ! Ce qui serait vraiment excellent du point de vue de la rentabilité énergétique !


Gueule : (Voir bouche)


Oura : Un système déjà employé dans les fours de la métallurgie et adapté vers la fin du 19ème siècle pour améliorer le rendement des fours romains ! C’est un nom du genre masculin… Qu’on se le dise ! Sur Internet vous trouverez tout et n’importe quoi à propos des "Ouras". J’ai même trouvé des articles où ils étaient décrits comme des "arrivées d’air frais" ! Mais un oura est bel et bien un conduit de fumée qui part soit du fond du four, soit des côtés, au-dessus du cordon et rejoint la cheminée en passant au-dessus de la voûte. C’est le sens que lui donne en tous cas le Grand Larousse en 10 volumes ! Il permet un bon tirage dans le four au moment du feu. Les petits fours n’en ont pas besoin mais les grands fours (Au delà de 1.80m de diamètre), oui ! Un oura ou même plusieurs !

 

Pente de la sole : Encore un point sur lequel je n'ai jamais réussi à trouver d'explication rationnelle satisfaisante. Mais c'est un fait ! Dans la plupart des fours traditionnels la sole présente une pente d'environ 10% en direction de la bouche du four. Selon certains avis, cette pente favoriserait le tirage au moment de la chauffe.

Romain : Le four romain est le four traditionnel classique où on fait le feu dans la chambre de cuisson. Il est dit "romain" parce que ce sont les Romains qui l’ont apporté en Gaule.


Sole, âtre, foyer ou plancher : La sole, c’est le dallage du four sur lequel on fait le feu et sur lequel on pose les pains, les brioches, les tartes, etc.


Sommiers : Premiers lits de pierres ou de briques maçonnés à la base de la voûte


Trumeau : Maçonnerie de 70 à 90 cm de hauteur terminée par un lit de chamotte ou de sable de rivière sur lequel sont posées la sole et la brasière du four


Voûte, dôme ou chapelle : C’est l’ensemble voûte et couche supérieure d’isolation tout autour. Tout ça doit avoir au moins 40 cm d’épaisseur pour de bonnes qualités thermiques.


Outils du boulanger


Copons (coupes), bennons, bannetons : Paniers de vannerie ou simples boîtes de bois garni(e)s de toile de lin pour la levée des pâtons après leur façonnage.


Ecové, écovet, écouvet, écouvillon, panosse : Outil composé d’un manche et d’une serpillière destiné à nettoyer le four lorsque cendre et braises en ont été retirées


Pelles à enfourner : Si elles sont faites en tilleul, elles résistent mieux à la chaleur que les pelles de sapin.


Pétrin, pétrissoire, maie : Meuble-bac pour pétrir la pâte


Râble, râcle : Crochet de fer plat ou, mieux, de bois servant à déplacer et répartir la braise à l’intérieur du four pendant le feu et à l’en retirer en fin de feu.

 

Termes de la boulangerie

 

Lamage : On dit aussi la grigne. C’est l’opération qui consiste à donner des coups de lame de rasoir à 45° à la surface du pain. L’effet des grignes est évidemment très spectaculaire, mais les grignes permettent surtout au pain de s’ouvrir sans se déchirer anarchiquement au moment où il double de volume pendant les quelques minutes qui suivent l’enfournement.

29 janvier 2009

Les outils du boulanger

Schéma des outils auprès du four

outils

Le râcle

Il sert à tirer les cendres et les braises en fin de feu, éventuellement à répartir les braises sur la sole pendant le feu. Il y en avait un, très lourd, dans la maison, abandonné par ses anciens propriétaires. On peut en confectionner un en fixant une planche de bois sur une binette ou un râteau. Il faut un manche long ! Il faudra aussi de pas oublier de mouiller et remouiller la planche de bois avant chaque utilisation.

Le balais

Il sert à balayer les cendres et les braises restantes qui n’ont pas été retirées par le râcle. Pour éviter que les fibres de coco ne brûlent au contact de la sole chaude, on le trempe dans un bac d’eau avant de l’introduire dans le four.

Un balais de coco (1€ en supermarché ! Il vaut mieux que le « corps de ballet » soit en bois et pas en plastique : S’il est trop arrondi sur le dessus, on peut toujours le dresser au rabot) ; une planchette de 27 x 8, munie d’un trou de 3.5cm pour laisser passer le moyeu en plastique du balais et d’une lumière destinée à recevoir le manche d’une longueur suffisante pour qu’il déborde d’un bon mètre lorsque le balais est au fond du four(Cette lumière aura une largeur égale au diamètre du manche, sans jeu : 2cm si c’est, comme je l’ai choisi, un tube d’armature de tente de camping à l’ancienne) ; deux vis de 4x35, une plaquette métallique pour consolider l’assemblage entre la planchette et le balais ; deux bouts de tige filetée de 6 munies d’écrous et de rondelles plates et étoilées pour serrer l’assemblage entre le manche et la planchette..

L’écové

Une alternative au balais mouillé pour nettoyer la sole en fin de feu.

Cet outil, comme le râcle, possède un nom par région (Ecouvet, écouvillon. Etc.)

C’est une simple serpillière assujettie à l’extrémité d’un long manche de bois. Une ficelle entre les deux sera bien utile pour éviter que la serpillière ne se noue autour de l’extrémité du manche. Il faut un sacré coup de main pour faire tourner la serpillière comme un lasso et balayer toute la surface de la sole !

La pelle à enfourner

C’est si facile à fabriquer ! Lorsqu’elle est brûlée, on la remplace ! Un tasseau de 2m50 bien droit et sans nœuds, section 35 x 35, pour le manche. On le laisse au carré dans sa partie où il viendra s’encastrer dans la pelle et on l’arrondit sur tout le reste de sa longueur. Une planche d’épicéa, de pin du nord ou des landes, de hêtre, de tilleul si on en a les moyens. Dimensions 80 x 20 x 2.7. On la rabote soigneusement. On l’affine au rabot du côté du "bord d’attaque". On lui fait une entaille pour recevoir le manche. On assemble le tout avec deux tiges filetées de 6 munies de rondelles plates et étoilées et d’écrous. Après assemblage on arase l’excédent d’épaisseur du manche. On ponce tout ça au papier de verre fin et c’est fait !

On peut aussi faire des pelles rondes pour les tartes et les grosses miches, des pelles carrées, ellipsoïdales, triangulaires, etc.

Surtout, ne pas utiliser de contre plaqué comme je l'ai vu suggérer sur Internet ! Jusqu'à plus ample informé, les CP contiennent des colles urée-formol ou phénol-formol instables à la chaleur et toxiques.

Les meilleures pelles du commerce, les plus belles, les moins chères, le catalogue le plus riche se trouvent sur le site :
www.societe-barbier.com.

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27 janvier 2009

La cuisson du pain et la chute des T°

La cuisson du pain

Déterminer le moment d’enfourner

Vous effectuez à la surface du pain une légère pression de la pointe du doigt. Tant que la légère dépression ainsi générée s’efface rapidement le pain peut attendre. Quand elle ne revient plus, c’est trop tard !

C’est une question de température

Le pain se cuit entre 250° et 200°. La T° dégressive des fours romains est excellente pour la cuisson du pain. Il existe des tas de moyens pour savoir si le four est à la bonne T° au moment d’enfourner. Voici celui qui m’a été montré par un vieux boulanger et que je trouve excellent : On jette un peu de farine dans une tourtière ou une lèchefrite et on enfourne. Au bout de une à deux minutes on sort l’instrument de mesure du four. La farine doit être simplement roussie.

C’est une question de vapeur d’eau

Vous entendrez également tout et n’importe quoi sur ce sujet ! Pourtant le problème est tout simple ! Pour que, à la cuisson, le pain gonfle librement, qu’il prenne sa jolie couleur dorée et que les crêtes de lamage se soulèvent bien, il faut que l’atmosphère du four soit saturée de vapeur d’eau au moment de l’enfournement. Générer de la vapeur d’eau 5mn après l’enfournement, c’est déjà trop tard ! Ça ne sert plus à rien !

  • Pain cuit mais terne et blanc : Pas assez de vapeur d’eau

  • Crêtes retombées et collées : Lamage trop superficiel ou bien trop de vapeur d’eau ou pas assez

Lorsqu’on enfourne des pains froids dans une atmosphère surchauffée et saturée de vapeur d’eau, il se passe la même chose que lorsque vous soufflez votre haleine sur une vitre froide : Ça condense ! L’eau de condensation pénètre dans ce qui deviendra la croûte du pain et l’assouplit. Ce qui va permettre au pain de gonfler sans se déchirer et ainsi de doubler de volume en qq. minutes. Ensuite cette eau va pomper vers la surface du pain des sucres et du sel et ce mélange va blondir et même caraméliser (réaction de Maillard).

Parmi toutes les combines qu’on m’a montrées pour générer de la vapeur d’eau, je tiens la plus simple et la plus efficace du même boulanger qui m’a montré le coup de la farine dans la tourtière :

Pendant que le feu brûle encore dans le four, vous placez dans un coin du four une robuste marmite d’eau (genre vielle cocotte en fonte achetée dans un vide-grenier) et, au milieu des braises, un anneau de fonte de dessus de cuisinière.

Lorsque le four a été nettoyé, juste avant d’enfourner le pain, vous attrapez cet anneau avec un crochet et vous le plongez dans la marmite d’eau.

Si vous n’avez que quelques pains à enfourner et que la durée de l’enfournement ne dépasse pas une minute vous pouvez même retarder l’opération « vapeur » à la fin de l’enfournement : Vous refermerez la porte du four tout de suite après et la vapeur restera bien prisonnière dans le four.

L’est-y cuit ?

Pour savoir si le pain est cuit, vous le retirez du four et vous lui tapez sur le ventre. S’il sonne clair, il est cuit. S’il sonne « mou » il doit retourner dans le four.

Courbe de chute des températures

Ces courbes représentent une moyenne de plusieurs séries de mesures effectuées à une époque où j'étais encore "tout feu, tout flamme" et où je faisais dans mon four des feux d'enfer. Par la suite, je me suis un peu calmé et, en brûlant 25kg de bois en 2h30, il ne restait quasiment plus que de la cendre au moment d'enfourner. Cuisson une heure environ à des T° voisines de 250° au départ et tombant aux alentours de 210° après une heure. Malheureusement ma sonde thermique est rapidement tombée en panne et je n'ai pas de mesures de cette seconde époque.

La première courbe n'est qu'une vue à la loupe de la seconde avec un changement d'échelle des heures.

tmptr_g1  tmptr_g2

25 janvier 2009

La Chauffe

La chauffe

Les tous premiers feux dits « feux de dérhumage »

Quand il est tout neuf, un four, c’est comme le pain, c’est comme une mariée ! Ça ne se brutalise pas ! A mon humble avis, il vaut mieux attendre un bon mois après la fin des travaux avant de commencer les premiers feux. Pour notre four, nous avons eu la chance que la durée du séchage tombe dans une période caniculaire et nous avons y simplement installé une petite soufflerie pendant une semaine.

Les premiers feux : Ce sont de tous petits feux que l’on installe sur une tôle (genre vieille lèchefrite) munie d’un grand manche et qu’on peut balader d’un point à l’autre du four

La chauffe normale

feu_1    

Dans la tradition des fours communaux ou banaux, faire les fagots et chauffer le four, c’était le travail du fournier. D’après un ami, Etienne Fallon, fabuleux boulanger installé en Bretagne à Saint Guyomard, le meilleur bois pour chauffer un four est le bouleau. Il se consume vite mais c’est le bois qui dégage le plus de calories/kg de bois.

Dans les fours démunis de ouras, le tirage se fait par la gueule : L’air froid pénètre dans le four par la moitié basse de la gueule et l’air chaud et les fumées ressortent par la moitié haute de la gueule. Il faut éviter d’y brûler des résineux qui noirciraient la voûte ou y déposeraient des goudrons gras et collants. Dans les fours munis de ouras, on peut brûler à peu près n’importe quoi, y compris des « grosses bûches ».

Si le four n’a pas servi depuis longtemps, il vaut mieux, la veille de la grande chauffe, refaire un petit feu qui permettra de l’assécher.

Il faut se garder d’entasser les braises sur en couches trop épaisses : Seule la couche de surface est incandescente. Les couches inférieures sont du simple charbon de bois. Or le charbon de bois est un excellent isolant thermique. En procédant de cette mauvaise façon on obtient une voûte brûlante et une sole froide.

23 janvier 2009

La porte du four

La porte du four

porte  portefix   

Photo_003   Photo_004

Cette porte est à double paroi. La paroi externe vient se plaquer contre l’arche de pierre et la paroi interne pénètre de 5cm à l’intérieur de la gueule du four. Avantages du système : La chicane empêche les circulations d’air. Même avant le remplissage de torchis entre les parois, la paroi externe n’était jamais brûlante.

Pour ne pas avoir de surprises, j’ai d’abord confectionné une maquette en contre-plaqué de 5mm que j’ai mise en place, comme la vraie ; ce qui m’a permis de corriger quelques petites erreurs de conception.

On été découpées dans une tôle de 4mm :

· La façade extérieure

· La paroi de doublage intérieure

· Les entretoises entre ces deux faces

· Les pattes de support de la poignée

Ont été fabriquées dans du fer plat de 55 x 5 :

· Les pentures

Ont été fabriqués dans du fer plat de 50 x 10 :

· Les platines pour les gonds

Le scellement des pentures dans le mur s’est fait après assemblage complet de toutes les pièces. Pour les pattes de scellement, j’ai pris des bouts de tige filetée de 12 que j’ai fendus en deux à la scie à métaux à l’extrémité encastrée. Et j’ai écarté les deux moitiés en queue d’aronde. Attention ! Si on écarte à froid, ça casse ! Il faut chauffer au rouge vif ! Et pour ça, un seul moyen : le chalumeau oxy-acétylénique ! J’ai placé la porte à son emplacement dans la bouche du four et je l’ai calée tout autour avec des cales de bois de façon à bien répartir le jeu et à ce qu’elle soit complètement immobilisée, bloquée sur place. Ensuite j’ai assemblé les deux pentures avec deux tasseaux verticaux pris dans les boulons de scellement et descendant jusqu’au sol, mis en place cet assemblage à la Dubout, passé l’axe de rotation dans la porte, calé le tout, vérifié horizontalité, parallélisme, etc. Enfin, il ne restait plus qu’à bourrer les trous de scellement au mortier de ciment.

L’intervalle de 5cm entre la façade extérieure et la paroi de doublage intérieure a été bourré de torchis. Ce torchis repose sur l’entretoise inférieure qui fait toute la largeur de la porte. Il emprisonne les 5 petites entretoises périphériques. Il est ainsi complètement immobilisé.

21 janvier 2009

Vidage du moule de sable

On démonte, le ridicule petit opercule de bois qui ferme la gueule du four et on tire le sable avec tous les outils dont on dispose : la truelle, le râcle et le balais à four (Voir chapitre : Les outils du boulanger), le râteau posé sur son dos (pour ne pas déchirer la bâche qui se trouve sous le sable), la binette plate du jardinier d’à côté, etc.

Lorsqu’apparaissent les pierres posées sur le pied de l’axe de rotation du gabarit, on les retire. Lorsqu’enfin le pied lui-même semble libéré de sa gangue de sable, il suffit de retirer l’axe de rotation du gabarit (totalement ou juste assez pour libérer le pied) et prendre son pied.

Il peut arriver que des petits bouts des bandes de plastique de la couche démoulante restent prisonniers dans la voûte d’argile. Tant pis ! Ils brûleront avec les premiers feux !

19 janvier 2009

Coulage de la ceinture de béton armé

Voilà ! Avec sa voûte secondaire en place, le four ressemble maintenant à un appétissant hamburger de chez MacDo.

voute_3

On construit un nouveau coffrage, dans style du précédent mais 10 cm plus loin autour du four.

Une barre de 6m de fer à béton de 6mm sur laquelle on cintre un crochet d’ancrage de 20cm à chaque extrémité rentre juste dans le coffrage avec ses deux crochets enfoncés dans les trous d’encastrement dans le mur. On en fabrique 3 de la même forme et on les assemble en les ligaturant sur des barres d’écartement de 35cm de long en fer de 6 également.

Des petites cales de bois permettent de maintenir les armatures au milieu du coffrage.

Et une entorse de plus à mes principes écolos ! Comme agent démoulant, j’ai utilisé de la vieille huile de vidange dont j’ai gorgé la plaque d’isorel du coffrage.

Remplissage de béton. Pas vraiment de problèmes. Il faut simplement aider le béton à descendre au fond du coffrage en le « touillant » avec une barre de fer à béton de 10 ou 12.

Quelles quantités de béton ? Je n’ai pas pu contrôler mais on peut les évaluer après coup :

Périmètre = 6m ;

Section de la ceinture = 10cm x 40 cm
1 x 4 x 60 = 240 litres ; soit 4 bétonnières de 60 litres ; soit, pour chacune d’elles :

Ciment 20 kg

Sable 30 litres

Gravier 48 litres

Eau 10 litres

Mais, Monsieur ! 20 + 30 + 48 + 10 = 88 !!! Et non pas 60 !!!

Etant d’un naturel curieux et n’aimant pas raconter n’importe quoi, j’ai fait le mélange suivant : 1 litre d’eau + 1 litre de graviers + 1 litre de sable très humide. Volume total du mélange : 2,2 litres !

Ceinture_BA_Coffrage  Ceinture_BA_Faite_1  Ceinture_BA_Faite_2

Même si ça ne se voit pas sur la photo de gauche, la charpente du coffrage est en trois éléments qui seront assemblés sur place. Les deux autres photos montrent la ceinture de béton armé coulée dans son coffrage.

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Four à pain romain en argile
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